Le mystère portugais

Festival Les Inattendus
Du 9 au 17 février, entrée libre
MJC Monplaisir
25, av. des Frères Lumière
69008 Lyon
www.inattendus.com
Contact presse : Hélène Deiber
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Lors de la dernière édition du festival, l’un des programmes spéciaux, intitulé Aspects du mythe, s’intéressait à des films contemporains réintégrant la matière de légendes et de mythes sur les lieux mêmes de leurs origines. Ils composaient ainsi un maillage étroit entre réel et fiction, réactivant le ferment essentiel de ces récits fondateurs. L’un de ceux-ci, Lacrau de João Vladimiro, nous venait déjà du Portugal, où toute une partie de la cinématographie semble depuis des décennies louvoyer justement entre ces deux paradigmes qui fondent le cinéma depuis ses débuts.

Cette composante semble irriguer toute la production contemporaine, à travers des réalisateurs comme João Pedro Rodrigues, Joaquim Pinto ou plus récemment João Nicolau, et avec comme chef de file Miguel Gomes, qui fonde intégralement sa trilogie des Mille et Une Nuits sur cette ambivalence.

Encore très récemment, l’Usine de rien de Pedro Pinho, procédait également de cette écriture empruntant tant au réel qu’à la fiction.

Ce programme se propose alors de remonter, à travers trois films emblématiques, l’historique de cette propension du cinéma portugais, avec comme point de départ Pedro Costa, figure majeure du cinéma européen de ces trente dernières années.

Vendredi 9 février : 21h30
Ossos (1997) inaugure la série de films que Costa tournera dans le quartier de Fontainhas à Lisbonne, avec ensuite Dans la chambre de Vanda (2000), En avant jeunesse (2006) et, plus récemment, Cavalo Dinheiro (2014). Costa prend alors Fontainhas non pas comme décor mais comme matière pour sa fiction, presque un personnage à part entière.

Samedi 10 février : 18h00
Tras-os-Montes (1976) d’Antonio Reis et Margarida Cordeiro, se situe dans la région éponyme du nord-est du Portugal, pauvre et rurale. A la lisière de l’ethnographie et de la fiction, le couple de cinéastes va mettre en scène une véritable fresque historique, puisant à la fois dans l’histoire locale et la littérature, et ce avec les habitants mêmes de la région.

Dimanche 11 février : 20h00
Mudar de vida (1966) de Paulo Rocha, figure majeure du Novo Cinema, clôt ce cycle. Rocha y dépeint la vie rude et douloureuse d’un village de pêcheurs. Un film qui n’est pas sans rappeler le néoréalisme italien et des films comme Stromboli de Rossellini.

En dehors des liens esthétiques qui rapprochent ces trois films, une véritable filiation semble s’opérer entre ces cinéastes également : Antonio Reis a été le professeur de Pedro Costa, et a également participé à l’écriture du scénario du film de Paulo Rocha. Enfin, à la demande de ce dernier, c’est Pedro Costa qui a supervisé la restauration numérique récente d’une partie de ses films. Plus qu’une école générationnelle, c’est donc bien une tradition que le cinéma portugais porte dans son écriture, qui ne s’appesantit pas des barrières catégorisant les films.
 
Au programme également plusieurs courts-métrages portugais : 96000 Caméras, de José Simões ; Ascension, de Pedro Peralta ; O cabo do Mundo, de Kate Saragaço Gomes ; Papagaio, de João Maria Gusmão et Pedro Paiva ; et un français, Há Terra, réalisée par la Brésilienne Ana Vaz.

Programme conçu avec la complicité de Guillaume Bourgois, maître de conférences à l’université Grenoble Alpes. Avec le soutien de l’Ambassade du Portugal, de l’Institut Camões, de la Fondation Calouste-Gulbenkian et de la Cinémathèque Portugaise.