Un fleuve nommé Rui

Rui Rio à l'annonce de sa victoire. Photo Fernando Veludo/Lusa.
Rui Rio a été élu ce soir [13/01/2018] président du PSD avec 54,37 % des votes contre 45,63  % à Santana Lopes. Il succède à Passos Coelho, qui a dirigé le parti pendant huit ans.

Né à Porto le 6 août 1957, Rui Rio a gagné en notoriété et visibilité nationale durant les trois mandats qu’il a exercé, entre 2001 et 2013, comme maire de la capitale du Nord du pays, mais son parcours politique de militant du PSD avait commencé bien avant, à la Juventude Social Democrata. Entre 1996 et 1997, il sera secrétaire général du PSD, alors dirigé par l’actuel chef de l’Etat, Marcelo Rebelo de Sousa.

Durant cette période, il livrera un certain nombre de combats au sein du parti, où il créera beaucoup d’anticorps. Il est allé jusqu’à proposer l’installation d’un système de pointage au siège du PSD pour contrôler les entrées et les sorties des employés.

L’ancien maire de Porto a assuré la vice-présidence du parti sous trois leaders différents : de 2002 à 2005, avec Durão Barroso et Pedro Santana Lopes, et plus tard, entre 2008 et 2010, avec Manuela Ferreira Leite.

Le nouveau président des sociaux-démocrates est diplômé en Economie, il a commencé son activité professionnelle dans l’industrie du textile puis est passé dans le secteur bancaire. Il sera élu député en 1991 et siégera à l’Assemblée de la République pendant dix ans.

Supporter du Boavista, et ayant pratiqué plusieurs sports dans sa jeunesse, en tant que député il s’est opposé au « totonegócio », qui prévoyait que les recettes des paris du football (Totobola) fussent reversées aux clubs. Il se distingua également dans son parti en étant l’un des rares à approuver l’interruption volontaire de grossesse.

L’équilibre, la rigueur des comptes de la municipalité portuense et la réhabilitation de ses quartiers historiques ont caractérisé l’action de Rui Rio à la tête de la deuxième ville du pays.

Marié, père d’une fille, il se dit agnostique et déclare admirer des personnalités comme Gandhi et Mandela. Parmi ses hobbies, il y a la course automobile, l’astronomie et la batterie, un instrument qu’il pratiquait dans un groupe, dans sa jeunesse. A présent, en chef d’orchestre, il devra s’employer à chasser les fausses notes dans un parti qui ne manque pas de solistes.