Machado Santos héros de la République

Machado Santos. Photo Paulo Novais/Lusa.
Machado Santos a joué un rôle important dans l'instauration de la République portugaise dont on fête le 108e anniversaire.
 
Né à Lisbonne le 10 janvier 1875, il conspirera contre la monarchie de manière très active, participant à plusieurs coups d'Etat, tous avortés, entre 1907 et 1910. Il ne cachait pas ses opinions, ses idéaux républicains qu'il faisait connaître régulièrement dans la presse ou dans des tracts.
 
Dans la nuit du 3 au 4 octobre, c'est lui qui lance le mouvement révolutionnaire qui mettra fin à la monarchie dans le pays. Il se dirige au quartier du Régiment d'Infanterie 16 pour soulever les troupes. Après une hésitation en raison de la mort de l'amiral Cândido dos Reis*, Machado Santos prend le commandement des opérations et s'oppose avec fermeté, à la Rotonde, aux velléités de résistance des forces royalistes qui seront défaites. Il sera qualifié de "héros de la Rotunda" et deviendra très populaire.
 
Non conformiste et idéaliste, Machado Santos, fera plus tard de dures critiques aux nouveaux dirigeants républicains, se distanciant d'eux et perdant une partie considérable de l'estime qu'on lui portait. Le 13 décembre 1916, il dirigera une nouvelle révolte, ratée, cette fois, qui le conduira en prison.
 
Il finira par être amnistié mais ne pourra pas s'empêcher de conspirer à nouveau et, en décembre 1917, avec Sidónio Pais, il réussit à faire tomber le gouvernement. Il sera ministre de l'Intérieur puis des Subsistances. Mais le prestige d'autrefois l'a fuit définitivement.
 
Le 19 octobre 1921, il sera assassiné avec António Granja et Carlos da Maia, entre autres, au cours de ce qu'on appellera plus tard la Nuit Sanglante.
 
(*) L'instauration de la République s'est déroulée dans des conditions qui n'ont rien a envier au scénario du meilleur des films d'aventures ou de suspense : l'un des conspirateurs, le psychiatre Miguel Bombarda est assassiné par l'un de ses patients à quelques heures du début des opérations ; les troupes loyalistes ont eu vent de la conspiration et sont en état d'alerte. Certains proposent donc de reporter l'opération, mais Cândido dos Reis, chef militaire et principal instigateur, insiste pour qu'elle ait lieu comme prévu. Malheureusement, une majorité des unités militaires, croyant tout perdu, ne s'étaient pas révoltées, et sur la Rotonde, plusieurs officiers avaient abandonné leurs positions... Pensant que le coup d'Etat avait échoué, Cândido dos Reis refuse de monter à bord de l'un des navires impliqués dans l'opération, salue les officiers les plus proches et s'en va. Il sera retrouvé mort quelques heures plus tard, s'étant suicidé. De tempérament hypocondriaque, il était l'objet de crises d'enthousiasme ou de dépression fréquentes.